mercredi 19 décembre 2012

Mai - Juin 2012 : Trois installations : "L'abeille de la Plaine"; "Déesse de la Fécondité"; "Emotions partagées" pour Chemin faisant à  Villeneuve-lez-Avignon dans le Gard. 

L'association Air Libre avait invité deux artistes en leur donnant carte blanche pour réaliser trois installations chacun, sur une période de trois semaines. J'ai participé à cette histoire, enthousiasmée à l'idée d'avoir carte blanche sur un lieu car il est rare que l'on nous offre la possibilité d' arriver sur un site et de s'en imprégner avant de proposer un projet.
Evidemment, on peut comprendre que ce n'est pas toujours possible, par exemple, lorsque l'on répond à des appels à projet dans des lieux lointains ou lorsque des organisateurs, qui ont eu dû mal à convaincre des financeurs et une population locale, à s'engager dans cette aventure, veulent s'assurer de la qualité du résultat. J'ai donc savouré de travailler de cette façon.
Je connaissais déjà la Plaine de l'Abbaye pour y avoir réalisé le "Castor" en 2010 et suis venue plusieurs fois au printemps rencontrer l'autre artiste invité, Yoann Crépin, et différentes personnes impliquées sur le lieu.
Je suis donc arrivée en mai, avec Bernard qui m'a aidée tout au long de ces trois semaines, et avec l'envie de réaliser une grande abeille, installée à l'une des entrées du sentier, qui serait une sentinelle pour celui-ci. Je ne savais pas du tout, par contre, ce que seraient les installations suivantes.


L'abeille de la Plaine

"Une abeille gardienne de la Plaine de l'Abbaye
Abeille de genêts évoluant de verte et fleurie, à jaune puis à marron sur fond inchangé de genêts en végétation
Genêts car plante mellifère.
Abeille car nécessaire au maintien de la biodiversité, riche sur la Plaine de l'Abbaye.
Sans elle, pas de pollinisation ni de fécondation, plus de fruits qui nous nourrissent.
Or l'abeille est aujourd'hui en danger en raison des abus de pesticides employés par les hommes.
Soyons vigilants et faisons en sorte que sur la Plaine de l'Abbaye, riche en espèces végétales et animales, l'abeille puisse poursuivre son labeur nécessaire à notre survie".
(Texte provenant du panneau accompagnant l'abeille sur le sentier)

"L'abeille est morte comme tant d'autres disparaissent de par le monde".
(Ajout au texte apporté en novembre)

Cette abeille a évolué au cours de l'été puis est tombée, renversée par des rafales de mistral de 150 km/h au début du mois de novembre. Bernard, qui m'a aidé tout au long de cette résidence, et moi l'avons retrouvée couchée, grise. Elle semblait morte.
C'est ainsi que je la trouve la plus belle et qu'elle illustre le mieux le propos sous-tendu : les abeilles disparaissent, mobilisons nous pour comprendre pourquoi et pour combattre les causes de cette hécatombe.

Structure en bambous recouverte de genêts
5 m x 1,50 m x 2 m








La structure en cours d'élaboration


















L'abeille en fin de réalisation




















L'abeille au mois d'Août






L'abeille en Novembre



















Déesse de la fécondité


"Chemin faisant, de « L'abeille de la Plaine » à « Courants d'air et courants d'eau » , nos installations et le milieu qui nous entoure nous ont amenés à imaginer nos nouvelles installations.
L'abeille a mené Yoann vers « Les Fruits du Rhône »qui m'ont inspirée une déesse de la Fécondité.
Fécondation, fruits, fécondité.
J'ai alors voulu rendre hommage à la fécondité traditionnellement rattachée à la femme dans sa capacité à être fécondée et à porter un fruit à travers la maternité.
C'est une déesse inspirée des premières représentations préhistoriques de la déesse de la fécondité, opulente dans ses formes, ventre, cuisses, seins, toute en courbes.
La clématite, présente sur la Plaine, s'est alors trouvée bienvenue".
(Texte provenant du panneau accompagnant la Déesse sur le sentier)

Clématite
1 m x 1 m x 2 m















































Emotions partagées

"Au bout du contre canal, la végétation forme une grotte, sorte de la cachette secrète apaisante où la vie joue, grouille et bouillonne comme dans une marmite...que se prépare-t-il? De nouveaux fruits naissent de la rencontre des éléments naturels. Nous les cherchons du regard dans l'air, l'eau, la végétation.
Yoann Crépin et Myriam du Manoir nous proposent une réflexion commune sur ce lieu.
Au terme de cette résidence fertile, ils unissent leur travail pour faire naître sous nos yeux leurs émotions partagées"
(Texte provenant du panneau accompagnant "Emotions partagées"  sur le sentier; écrit par Noémie Dufraisse, association Air Libre)

Clématite, bois flottés et galets
7 éléments.

Myriam du Manoir






Yoann Crépin                                                                                           






      Myriam du Manoir
                                                                                                                            





Yoann Crépin






Myriam du Manoir
                                                                                         





Yoann Crépin







Myriam du Manoir






Myriam du Manoir






Myriam du Manoir







Yoann Crépin et Myriam du Manoir                                                                                     






Yoann Crépin
                                                                                                 





Myriam du Manoir




Vous pouvez voir les autres travaux que Yoann Crépin a réalisé pour Chemin Faisant 2012 sur le site de l'association Air Libre : www.wix.com/associationairlibre/landart 



















jeudi 26 janvier 2012

Mi-novembre à mi-décembre 2011 : "Il était une fois"
Mahagaon Terra Project - Raigarth, Maharashtra, Inde. 
Pierres, terre, ciment, bouteilles de verre, bouse de vache. 
6 m x 3,60 m x 2,60 m.











































De nouveau en Inde, cette fois-ci en emmenant Margot ma fille, comme assistante.
Dans le même état qu'au mois de Février c'est à dire le Maharashtra, l'état où se trouve Mumbai.
Nous étions à 120 km de cette ville en pleine campagne, 7 artistes, 3 indiens et 4 étrangers à réaliser une installation dans la nature, chacun la sienne, pérenne et le plus possible avec des matériaux locaux ou de récupération. 
L'envie du sponspor du projet, était d'accueillir des sculptures sur un terrain qu'il aménage en village vacances orienté vers l'art. Les maisons seront construites avec des matériaux locaux et sains. La tendance en Inde dans la construction étant d'utiliser le tout béton, il attendait de nous une ouverture vers d'autres matériaux accessibles, géographiquement et financièrement, pour un plus grand nombre. 
Sur place, des travailleurs indiens avaient été embauchés pour nous aider.


L'intérêt de cette résidence, outre celui de disposer de trois semaines pour créer une installation dans la nature, de cotoyer d'autres artistes et d'échanger avec eux, fut principalement d'être au contact d'indiens, en partageant leur vie quotidienne et en travaillant avec eux. 
Ce fut un moyen pour moi, comme cela l'avait déjà été la fois précédente, d'aborder de l'intérieur la culture indienne, ou du moins "une culture indienne", tellement captivante pour moi. 


Sur les photos que l'on pouvait consulter pour répondre à l'appel à projet, j'avais remarqué de très grosses et belles pierres d'origine volcanique ainsi que de très beaux murs en pierres sèches qui retenaient les berges d'une petite rivière. 
J'ai proposé deux projets : soit de rehausser ces murets en certains endroits, pour accentuer la présence du cours d'eau dans le paysage, soit de réaliser des petits abris prolongeant certains murets et se fondant ainsi dans ce paysage.
En arrivant sur place, j'ai pu voir que les murets étaient en très mauvais état. Avant de pouvoir les rehausser , j'aurais dû entièrement les refaire, j'ai donc opté pour le deuxième projet.
Pour cette résidence, j'ai  travaillé pour la première fois avec des pierres et ce fut une belle découverte qui m'ouvre de nouveaux horizons, avec la possibilité de réfléchir à des projets plus pérennes que ceux que j'avais réalisés jusque-là.


"Il était une fois" est finalement un travail qui parle de l'histoire de cette rivière et des murs en pierre qui la bordent. Entre passé et futur, un abri où l'on peut se reposer sous la lumière tamisée de la voûte, bâtie avec des bouteilles de verre. 
Le mortier qui lie les pierres et les bouteilles est fait de terre et d'un peu de ciment pour résister à la mousson et le sol est recouvert de bouse de vache séchée. Les indiens l'utilisent dans leurs cours et leurs maisons, pour couvrir le sol. Ils la considèrent comme un antiseptique. Elle limite la présence de mouches et de poussière. Au fur et à mesure que ce sol s'abîme, ils rapportent une couche de bouse diluée dans l'eau qui séchera et durcira très rapidement. J'avais très envie d'apprendre cette technique et un des travailleurs indiens m'a montré comment faire.


Vous pouvez voir des images des travaux des autres artistes sur le blog du projet. http://artinnatureresidency.blogspot.com/
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